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Forte augmentation des tarifs d’assurance auto et habitation en 2023

hausse des prix d'assurance 2023

Alors que l’inflation malmène le pouvoir d’achat des Français, le dérèglement climatique va lui aussi coûter cher aux assurés en 2023. Les premières estimations* tablent en effet sur une hausse des prix d’assurance auto de 3 à 5% et jusqu’à 8% en assurance habitation. Face à l’envolée des prix à venir, l’exécutif a demandé un “effort aux assureurs sur les primes des assurances du quotidien” : un cap difficile à tenir compte tenu de la fréquence et l’intensité des sinistres enregistrés depuis le début de l’année.

*Cabinet Facts & Figures, projections annoncées le 14/09/2022

Le pack anti-inflation pour lutter contre l'augmentation des tarifs d'assurance
  • Les assureurs s’engagent à ne pas augmenter leurs tarifs au-delà du niveau de l’inflation.
  • Assurance auto : remise d’un chèque de 100€ pour les assurés au chômage de moins de 25 ans, suppression de la vignette verte courant 2023 et réemploi de certaines pièces automobiles.
  • D’autres mesures pourraient émerger dans les semaines à venir.

Analyse des raisons conduisant à une hausse des prix de l’assurance auto, habitation et santé en 2023…

Pourquoi ma prime d’assurance augmente ?

L’assurance repose sur un principe de mutualisation des risques : les assurés partagent des risques de même nature mais dont la probabilité qu’ils se réalisent au même moment et au même endroit diffère. S’ils survenaient en même temps pour toutes les personnes du groupe, l’assureur serait alors dans l’incapacité de les indemniser.

Pour garantir aux assurés qu’ils recevront toujours l’indemnisation prévue au contrat en cas de sinistre, la loi oblige les assureurs à avoir des fonds propres suffisants pour couvrir ces risques. La compagnie d’assurances doit donc toujours disposer d’un capital de solvabilité minimum : si ses fonds sont inférieurs à ce montant, son agrément lui est retiré.

Si la fréquence des sinistres et le coût des indemnisations augmentent, l’assureur doit répercuter cette hausse sur les cotisations de ses adhérents puisqu’il n’a pas le droit d’être en déficit”, explique Julien Fillaud, Directeur général d’Hyperassur.

Les tarifs d’assurance auto devraient augmenter de 3 à 5%

Bruno Le Maire avait convié les responsables des assurances et mutuelles ce mardi 20 septembre à une réunion de travail visant à endiguer la hausse des tarifs d’assurance à venir. 

Les cotisations d’assurance auto devraient en effet augmenter de 3 à 5% mais plusieurs accords ont été trouvés pour limiter l’envolée des prix. Parmi les mesures phares de ce “pack anti-inflation” : la remise d’un chèque auto de 100€ pour les chômeurs de moins de 25 ans, l’utilisation de pièces de réemploi lors des réparations ou la suppression de la vignette verte en 2023.

Ces mesures sont toutefois palliatives et un ajustement des primes d’assurance auto semble inévitable sur le long terme.

Premièrement, le parc automobile compte aujourd’hui davantage de SUV (42% des ventes), de véhicules hybrides et électriques dont la valeur d’achat est élevée. En cas d’accident, les réparations sur ce type de voitures coûtent également plus cher du fait de la multiplication des technologies embarquées mais aussi de la hausse des prix des matières premières liée à l’inflation. L’indemnisation est donc plus élevée pour l’assureur. 

Deuxièmement, les huit premiers mois de l’année ont été marqués par une sinistralité climatique : la grêle et les orages ont causé des dégâts importants sur les véhicules pour lesquels l’assureur devra verser une compensation financière. 

Les assureurs sont dans l’obligation d’avoir des fonds propres suffisants pour assumer des variations importantes”, commente Julien Fillaud. ”Les assureurs se retrouvent aujourd’hui dans une situation compliquée et n’ont d’autres choix que d’augmenter leurs tarifs. Contrairement à ce qu’on peut penser, l’assurance auto fait seulement 1,2% de marge.” 

Les taxes représentent quant à elles 28% de la prime d’assurance : un levier d’action concret pour faire baisser le prix de l’assurance auto et préserver le pouvoir d’achat des Français.

Assurance habitation : les sinistres climatiques ont coûté cette année 5,2 milliards d’euros  

1,2 millions de sinistres déclarés en assurance habitation entre janvier et août. 5,2 milliards d’euros d’indemnisation. Ces huit premiers mois ont déjà coûté 1,5 fois plus cher que l’indemnisation totale généralement enregistrée pour une année entière (3,5 milliards d’euros). Les inondations, les orages et les sécheresses à répétition, d’une ampleur inédite, viennent ainsi plomber les comptes des assureurs.

En MRH, le ratio combiné* était de 98,1% en 2020 et 99,8% en 2021, ce qui signifie que la marge dégagée est de 0,2%”, ajoute le Directeur d’Hyperassur ”ce qui est bien en-dessous d’autres secteurs assurantiels.”

*rapport entre les décaissements et les encaissements : un ratio combiné supérieur à 100% indique que les dépenses sont supérieures aux recettes.

Il est aisé d’imaginer les problèmes que posent le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles aux assureurs avec des sinistres de plus en plus intenses, fréquents et généralisés à l’ensemble du territoire. Les primes d’assurance habitation pourraient donc augmenter de 3 à 5%, parfois jusqu’à 8% selon les profils.

L’inflation et la flambée des prix des matières premières en cas de réparations contribuent également à alourdir la facture des assureurs.

Mutuelle santé : le 100% Santé fait bondir les dépenses des complémentaires

Les assurances santé ne font malheureusement pas figure d’exception dans le paysage assurantiel : le cabinet de conseil prévoit en effet une hausse des primes de mutuelle santé entre 3 et 5% pour l’année prochaine.

Le dispositif 100% Santé est largement pointé du doigt par les complémentaires santé. Contrairement à ce qu’avait annoncé le gouvernement avant sa mise en place, les répercussions sur les assurances et mutuelles santé se sont avérées désastreuses. 

Les contrats d’entrée de gamme dits responsables n’ont eu d’autre choix que de mettre leurs garanties à jour pour faire bénéficier leurs adhérents de l’offre sans reste à charge. Cette mise en conformité a toutefois était synonyme de dépenses importantes (+12% selon le cabinet de conseil), que les complémentaires doivent aujourd’hui répercuter sur les cotisations.

Faire jouer la concurrence pour contenir la hausse des tarifs d’assurance

Même si les assureurs s’engagent à maintenir les primes d’assurance auto et habitation (MRH) en deçà de l’inflation, des solutions existent pour limiter dès maintenant l’explosion des prix en 2023.

Les assurés doivent avoir le réflexe de comparer leur contrat, d’abord pour vérifier s’il est est compétitif par rapport au marché”, conseille Julien Fillaud. “Les comparateurs d’assurance sont un outil fabuleux pour trouver des assureurs moins connus mais plus compétitifs, les économies possibles sont réelles.” 

Adapter son contrat d’assurance auto à sa situation fait également partie des pistes à suivre pour faire baisser sa cotisation : assurer sa voiture en tous risques lorsqu’elle est neuve est recommandée, en revanche cela n’a plus d’intérêt après cinq ans. Une simple formule au tiers ou intermédiaire suffit.

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