Quitter la sécurité sociale, c’est possible ?

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Quitter la Sécurité sociale : a priori il s’agit d’une idée saugrenue. Alors que la planète entière envie notre système de Sécurité Sociale, certes déficitaire mais très protecteur et solidaire, il semblerait que chaque année de nombreux Français soient tentés d’y renoncer pour une protection privée qui serait moins chère et plus performante. Mais pour commencer, a-t-on le droit de quitter la Sécurité sociale ?


Sécurité sociale : une affiliation obligatoire

Inscrite dans la Constitution de 1946 qui pose les bases d’un système solidaire de protection sociale. La Sécurité sociale est un droit pour tous les Français. Un droit renforcé en 1999 par la création de la Couverture Médicale Universelle (CMU). Elle ouvre les prestations à toutes les personnes qui résident en France, travailleurs ou non.

Vouloir en sortir, c’est surtout refuser la solidarité avec les Français, c’est pourquoi l’affiliation est obligatoire . Inutile de demander son affiliation, elle se fait d’office et impossible de la refuser. La dernière loi de santé explore d’ailleurs des moyens de sanctions contre les assurés qui entameraient les démarches pour en sortir. On parle d’amendes et de peines de prison.

Mais la Sécurité sociale ce n’est pas seulement un droit ou une obligation, c’est un devoir de participation. Tous les revenus issus du travail ou du capital donnent lieu en effet au paiement de cotisations sociales. Pour les salariés, il est quasi-impossible de s’y soustraire. En effet, les entreprises sont obligées par la loi de collecter les cotisations et de les verser à la Sécurité sociale. Pour les employeurs, ne pas le faire reviendrait finalement à ne pas déclarer une activité (travail dissimulé) et renoncer à l’obligation de déclaration et de paiement des cotisations. Là encore, les sanctions sont financières et peuvent aller jusqu’à l’emprisonnement. A ce propos les études sont formelles. Le manque à gagner tous les ans pour la Sécurité sociale en raison du travail non déclaré est tel qu’il lui permettrait de combler son déficit.

Bien entendu, ces prélèvements à la source sur les revenus des salariés et des actifs en général ne sont pas négligeables et multiples. Il y a d’un côté les cotisations sociales obligatoires, au moins 25 % du salaire brut. De l’autre, les contributions sociales type CSG (contribution sociale généralisée) qui représente 7,5 % du salaire brut. Enfin, la CRDS (contribution au relèvement de la dette sociale) soit 0,5 % du salaire brut. On peut donc aisément comprendre qu’en période de crise certains cherchent à réduire ces prélèvements pour augmenter leur niveau de vie.

Illégal et risqué

Les personnes pour lesquelles il serait le plus « facile » de quitter la Sécurité Sociale ce sont les travailleurs indépendants affiliés au RSI (régime social des indépendants) ou bien les professions libérales. Etant leur propre patron, ils peuvent avoir la tentation de soustraire les cotisations.

Cela n’en demeure pas mois illégal et passible de sanction tout comme le fait d’inciter ces travailleurs à quitter la Sécurité sociale. C’est le cas de quelques collectifs et associations. Elles militent depuis de nombreuses années pour un droit à choisir son système de protection. Ces derniers s’appuient, à tort souvent sur le droit européen. Pourtant, l’Europe soutient et valide l’obligation d’affiliation à une sécurité sociale dans les états membres.

Les défenseurs d’une position libérale sur la question de la protection sociale mettent également en cause le monopole de la Sécurité sociale. Là encore, il s’agit d’une mauvaise interprétation. En tant qu’entreprise à but non-lucratif, le Sécurité sociale ne rentre pas dans le cadre des lois anti-monopole.

Enfin, pour eux le fait d’arrêter de payer ses cotisations en France au profit d’organismes privés (souvent étrangers), décrits comme plus performants et moins chers, serait simple et sans danger. Avant toute chose, ne plus verser ses cotisations ne met pas fin automatiquement à l’affiliation. Aucune fin à l’affiliation en dehors du décès de l’assuré n’est d’ailleurs prévue par les textes. De plus, entamer les démarches de sécession revient à pédaler dans le vide. En effet, aucune demande ne sera entendue. Elles donneront lieu à une procédure administrative (courrier de relance, mise ne demeure, saisie), voire judicaire.

Et si vous souhaitez en revanche améliorer les prise en charge de vos frais de santé. La Sécurité sociale est efficace mais pas irréprochable dans ce domaine. Il vous faudra alors trouver une bonne assurance santé . Mais là encore il existe quelques obligations notamment dans les entreprises.

Mise à jour le
Emilie Rapoport est l'auteur de cette page

Rédactrice depuis plusieurs années, Emilie a développé une expertise en assurance, notamment auto et santé.